Pasa los años de aprendizaje desperdiciando
Valor por los años de vagar
Por un mundo que rechaza cortésmente
La grosería de aprender
Samuel Beckett, Irlanda, 1906–Francia, 1989
Versión © Gerardo Gambolini
imagen: s/d
Gnome
Spend the years of learning squandering
Courage for the years of wandering
Through a world politely turning
From the loutishness of learning
1
una vez más el último reflujo
el guijarro muerto
la media vuelta luego los pasos
hacia las viejas luces
2
sigo ese camino de arena que fluye
entre el guijarro y la duna
la lluvia de verano llueve sobre mi vida
sobre mí mi vida que huye de mí me persigue
y acabará el día de su comienzo
preciado instante yo te veo
en esa cortina de bruma que retrocede
donde ya no tendré que pisar estos largos umbrales movedizos
y viviré el tiempo de una puerta
que se abre y se cierra
3
qué haría yo sin este mundo sin rostro sin preguntas
donde estar sólo dura un instante donde cada instante
cae en el vacío en el olvido de haber sido
sin esta ola bajo la cual finalmente
cuerpo y sombra desaparecen juntos
que haría yo sin este silencio abismo de los murmullos
jadeando furioso hacia el socorro hacia el amor
sin este cielo que se alza
sobre el polvo de sus lastres
qué haría yo como ayer como hoy
mirando por el ojo de buey si no estoy solo
errando y virando lejos de toda vida
en un espacio endeble
sin voz entre las voces
encerradas conmigo
4
quisiera que mi amor muera
que llueva sobre el cementerio
y los callejones por donde voy
llorando a aquella que creyó amarme
Samuel Beckett, Irlanda, 1906–Francia, 1989
Versión © Gerardo Gambolini
Dieppe
1
encore le dernier reflux
le galet mort
le demi-tour puis les pas
vers les vieilles lumières
le galet mort
le demi-tour puis les pas
vers les vieilles lumières
2
je suis ce cours de sable qui glisse
entre la galet et la dune
la pluie d’été pleut sur ma vie
sur moi ma vie qui me fuit me poursuit
et finira le jour de son commencement
entre la galet et la dune
la pluie d’été pleut sur ma vie
sur moi ma vie qui me fuit me poursuit
et finira le jour de son commencement
cher instant je te vois
dans ce rideau de brume qui recule
où je n’aurai plus à fouler ces longs seuils mouvants
et vivrai le temps d’une porte
qui s’ouvre et se referme
dans ce rideau de brume qui recule
où je n’aurai plus à fouler ces longs seuils mouvants
et vivrai le temps d’une porte
qui s’ouvre et se referme
3
que farais-je sans ce monde sans visage sans questions
où être ne dure qu’un instant où chaque instant
verse dans le vide dans l’oubli d’avoir été
sans cette onde où à la fin
corps et ombre ensemble s’engloutissent
que ferais-je sans ce silence gouffre des murmures
haletant furieux ver le secours vers l’amour
sans ce ciel qui s’élève
sur la poussière de ses lests
où être ne dure qu’un instant où chaque instant
verse dans le vide dans l’oubli d’avoir été
sans cette onde où à la fin
corps et ombre ensemble s’engloutissent
que ferais-je sans ce silence gouffre des murmures
haletant furieux ver le secours vers l’amour
sans ce ciel qui s’élève
sur la poussière de ses lests
que ferais-je je ferais comme hier comme aujourd’hui
regardant par mon hublot si je ne suis pas seul
à errer et à virer loin de toute vie
dans un espace pantin
sans voix parmi les voix
enfermées avec moi
regardant par mon hublot si je ne suis pas seul
à errer et à virer loin de toute vie
dans un espace pantin
sans voix parmi les voix
enfermées avec moi
4
je voudrais que mon amour meure
qu’il pleuve sur le cimetière
et les ruelles où je vais
pleurant celle qui crut m’aimer
qu’il pleuve sur le cimetière
et les ruelles où je vais
pleurant celle qui crut m’aimer
La vejez es cuando un hombre
Arrimado a la chimenea
Temblando para que la bruja
Ponga en la cama el calentador
Y lleve el ponche
Ve a aquella en las cenizas
Que amada no pudo ser conquistada
O conquistada no amada
O algún otro pesar
Ve en las cenizas
Como en aquella luz vieja
La cara en las cenizas
Aquella vieja luz de las estrellas
En la tierra otra vez.
Samuel Beckett, Irlanda, 1906–Francia, 1989
Versión © Gerardo Gambolini
Song
Age is when
to a man
Huddled
o’er the ingle
Shivering
for the hag
To put the
pan in the bed
And bring
the toddy
She comes
in the ashes
Who loved
could not be won
Or won not
loved
Or some
other trouble
Comes in
the ashes
Like in
that old light
The face in
the ashes
That old
starlight
On the earth again.
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